Ecole d'Avremesnil
©Ecole d'Avremesnil |Aurore Pélerin

Rappelons-nous !

Faits historiques de la Seconde Guerre Mondiale

À l’occasion du 80e anniversaire du débarquement et de la Bataille de Normandie, nous revenons pour vous sur quelques faits de guerre de la seconde guerre mondiale ayant eu lieu sur le Terroir de Caux.

Biville-La-Baignarde

10 juin 1940

40 victimes

Début juin 1940, l’armée allemande envahie petit à petit la Normandie.

Les Alliés livrent des combats pour tenter de résister à l’invasion. C’est le cas à Biville-La-Baignarde.

Des hommes de la 5ème Demi-Brigade deChasseurs Alpins de Chambéry appuyés par quelques hommes du 5ème Cuirassier étaient venus renforcer les troupes en place dans le pays de Caux en juin 1940 pour empêcher l’avancée des troupes du général Rommel. Ils ont résisté héroïquement, permettant à de nombreux militaires d’embarquer pour l’Angleterre à Saint-Valery-en-Caux.

Ici, ce sont 40 jeunes hommes, chasseurs alpins, cuirassiers, soldats du Train, artilleurs, qui ont donné leur vie pour notre liberté. Parmi ces hommes, le chasseur alpin René Vaillat destiné à une carrière sportive de saut à ski avec l’équipe de France. En février 1940, il fait la couverture de l’hebdomadaire Match. Quatre mois plus tard, il perd la vie à Biville-La-Baignarde.

Son témoignage
Son témoignage
Marie-Thérèse Fainstein
Avremesnil

Marie Thérèse Fainstein

Résistante

Marie-Thérèse Fainstein, était institutrice à Avremesnil depuis novembre 1940. Elle avait en charge la petite classe de filles.

Elle s’enrôle rapidement dans la résistance au côté de Valentin Feldman, professeur de philo à Dieppe.

Avec  un  matériel  d’imprimerie  rudimentaire,  ils rédigent, impriment  et  diffusent  un journal  clandestin.

Elle fit la route à pieds tous les 15 jours le jeudi pour déposer ses tracts à Dieppe. 30 km aller retour à parcourir dans l’après-midi sachant qu’il y avait un couvre-feu à 20h ! Par la suite, elle récupéra un vélo lui permettant de gagner un temps considérable.

 

Les allemands ont commencé à savoir que des tracts circulaient et mirent en place des barrages pour fouiller les passants. Madame Fainstein, se sachant surveillée quitta Avremesnil pour Dieppe, hébergée à tour de rôle chez des amies. De nombreuses perquisitions eurent lieu dans Dieppe dont le logement où elle était hébergée. Bien qu’ils ne trouvèrent rien d’incriminant sur place, ni dans son ancien logement à Avremesnil,

elle fut tout de même arrêtée le 5 janvier 1942.

Elle est condamnée à six ans de travaux forcés, et emprisonnée à Rouen, Rennes puis Châlons-sur-Marne, et ensuite déportée à Ravensbrück dans un camp de concentration de femmes puis à Zwodau en juin 1944. Elle est libérée par l’armée américaine le 7 mai 1945.

 

Lammerville

Deux crashs d'avion en 1944

À Lammerville, une stèle située au hameau de Flammanville commémore les crashs de deux avions.

Le 18 avril 1944, le Halifax LW 722 part de Leconfield situé dans la partie Nord de l’Angleterre avec pour objectif de bombarder des installations ferroviaires. Il s’envole avec à son bord un équipage de 7 personnes, 5 anglais et 2 canadiens. Malheureusement, il est touché par la Flak, l’artillerie antiaérienne allemande, du côté de Dieppe et fini par chuter au Hameau de Flammanville. Trois d’entre eux parviennent à s’évacuer en parachute,  mais finissent par être capturés. Les 4 membre de l’équipage restés dans l’appareil sont tous les trois décédés lors du crash.

 

Le 13 août 1944, c’est au tour du B17 Flying Fortress 42-102516 de l’US Army Air Force de prendre son envol vers 10h depuis Nuthampstead au Nord de Londres. Il est finalement abattu vers 13h20 par la Flak. L’équipage évacue in extremis en parachute avant que l’avion explose en plein vol entre 23 et 20000 pieds. Les débris finissent leur course à Flamanville. Deux d’entre eux furent capturés par les allemands et emmenés en camp de prisonniers en Allemagne. Les 7 autres passagers réussirent à s’évader avec l’aide des habitants qui les dissimulèrent et leurs confectionnèrent de faux papiers.

Vous pouvez retrouver le témoignage en anglais du Lieutenant Harold « Hal » Weekley qui faisait partie de cette équipage et qui a atterrit du côté de Brachy.

  Voir le témoignage

 

 

Début juin 1944, les premières bombes volantes sont envoyées en direction de Londres. Elle survolent tous le Pays de Caux  et le Pays de Bray avant de traverser la Manche.
Certain de ces engins sont sabotés et n’atteindront jamais leur objectif, au détriment des habitants de la Seine-Inférieure situées sous la trajectoire. Sur les 2500 qui décollèrent du sol français, seuls 500 arrivèrent à destination!

Vers 7h00 du matin, le 16 juin 1944, un V1 est lancé depuis la piste de Bertreville-Saint-Ouen. Il finit sa course dans le sol, 3km plus loin à Auppegard non loin de l’église.

L’engin qui ressemblait à un avion attire les passants. 10 minutes après sa chute une centaine d’habitants s’amasse autour de l’appareil, quand un sifflement puissant commence à s’en dégager. L’instituteur de l’époque s’étant lui aussi approché et sentant un danger imminent fit évacuer les lieux. Malheureusement 14 personnes arrivèrent quelques minutes après. L’explosion secoua les maisons à 500 mètres à la ronde et 14 victimes furent à déplorer.

Un monument commémoratif est élevé en 1954 pour rendre hommage aux victimes. Un vitrail de l’église rappelle cet événement.

Torcy-Le-Petit

9 juin 1940

Crash d'un bombardier

Le 9 juin 1940, un bombardier survol la Seine-Inférieure en direction de la région de Poix pour une opération d’attaque de blindés allemands. À bord, trois Britanniques, le Lieutenant d’aviation Charles Powell Bomford, le Sergent Robert Anthony Bowman et le Sous-Lieutenant d’aviation Francis Edward Frayn décollent de la Royal Air Force Wattisham au Nord-Est de Londres.

Le bombardier léger Bristol Blenheim MK IV, le L9323 transportait une charge de quatre bombes de 113 kg, 120 bombes incendiaires d’environ 2 kg ainsi que 1 600 cartouches d’armes légères.

 

En 2023, un certain Michael Frayn se rend sur les tombes de deux soldats tués lors d’un crash d’avion sur la commune de Torcy-Le-Petit. Il y laisse un mot en leur mémoire. Ce n’est autre que le fils de Francis Edward Frayn. Son père fut le seul survivant de ce crash.

Suite à sa venue, de récentes recherches on permit de faire resurgir l’histoire de cet événement tragique.
Parmi les documents retrouvés, on note une lettre du 19 septembre 1940 de Francis Frayn en personne, alors à l’hôpital des officiers de la RAF à Torquay au Sud de l’Angleterre. Il y raconte en détail le crash survenu 3 mois plus tôt à cause de tirs antiaériens.

 

« Quelques instants plus tard, la tourelle a été touchée, me blessant au pied gauche et à la cuisse droite. J’ai essayé de faire pivoter la tourelle et j’ai découvert que les tuyaux d’huile hydraulique étaient cassés. En sortant de la tourelle, j’ai vu de la fumée sortir de la section centrale de la machine. J’ai essayé d’entrer en contact avec l’observateur par intercommunication, mais cela s’est avéré impossible. J’ai alors décidé d’abandonner l’appareil […] J’ai remarqué que nous étions bien trop près du sol pour que je puisse réussir une descente en parachute »

 

Francis Frayne parvint à sauter de l’appareil, à l’inverse de ses deux coéquipiers.  Lorsqu’il reprend ses esprits, il découvre l’appareil complétement retourné, avec l’aile droite en feu.
Non sans mal, il réussit à s’approcher de l’avion où il aperçoit le sergent Bowman, tentant de s’échapper de la carlingue. Malheureusement « une explosion s’est produite, probablement causée par l’inflammation de certains réservoirs d’essence ».
Francis Frayne est soufflé par l’explosion et perd connaissance.  Ces deux coéquipiers décèdent dans l’appareil. Il est secouru peu après par des soldats français.

Vous pouvez vous recueillir sur leurs tombes dans le cimetière communale.

Cette année, la Normandie commémore et célèbre le 80e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie.

Des événements forts en émotion sont organisés dans toute la région. L’occasion de se replonger dans cette tranche de l’Histoire à travers des témoignages, des documents d’époque, des mises en scène, des commémorations pour se souvenir et célébrer la liberté.

AuroreAurore
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